Les enjeux
Le soja est une protéine végétale incontournable dans l’alimentation animale, surtout pour les porcelets post sevrage et les volailles. Aujourd’hui, 85% de la production mondiale de soja est utilisée pour nourrir les animaux d’élevage.
Malgré les enjeux liés à la culture de soja (en premier lieu la déforestation importée), cette protéine s’avère difficile à remplacer totalement car elle présente des avantages nutritionnels majeurs : elle est appétente pour les animaux d’élevage, facilement digestible, et présente le plus fort taux de protéines (35%) avec 9 acides aminés, ainsi qu’une quantité équilibrée d’acides gras essentiels.
Son faible coût à l’import est aussi un facteur-clé qui rend le remplacement du soja par des protéagineux locaux plus difficile. Depuis les années 1980, la France a drastiquement réduit sa production de protéines végétales, devenant au fil des années dépendante des importations de soja d’Amérique du Sud. L’extension des cultures de soja dans cette région du monde est toutefois responsable de déforestation et de la conversion d’écosystèmes naturels. Ces 10 dernières années, la conversion des terres dans la savane brésilienne du Cerrado a dépassé celle en cours dans la célèbre forêt amazonienne. Sa surface originelle a déjà été réduite de moitié et si rien n’est fait, cette savane disparaitra d’ici 2050, entrainant la disparition de plus de 480 espèces de plantes et d’animaux, et l’émission de 8,5 milliards de tonnes de CO2 supplémentaires.
La complexité pour un acteur comme Lidl dans les actions à prendre pour s’assurer d’un approvisionnement responsable du soja repose ainsi sur la nature "indirecte" de notre utilisation de cette matière première. Concrètement cela signifie que, sauf pour certains articles tels que les steaks de soja ou le tofu, le soja n’est pas présent directement dans nos produits mais principalement utilisé pour nourrir les animaux d’élevage.
Bien que cette matière première soit en amont dans sa chaîne d’approvisionnement, Lidl souhaite participer activement à la transformation de la filière en créant une dynamique qui permettra d’entraîner un basculement général du marché.
En tant que distributeur de produits d’origine animale, tels que le fromage, la viande, le lait ou les œufs, il est de la responsabilité de Lidl d’œuvrer pour rendre sa chaîne d’approvisionnement plus durable.
En octobre 2020, Lidl a publiquement communiqué son "objectif zéro déforestation/zéro conversion d’écosystèmes naturels" d’ici 2025. Comment y arriver ? Lidl a structuré son engagement en deux piliers complémentaires :
- Substitution du soja importé utilisé dans l’alimentation animale par des protéines végétales françaises et européennes
- Responsabilisation du soja d’import pour le soja qui n’aura pu être substitué par de la protéine végétale européenne
Deux groupes de travail ont été créés avec les acteurs de nos chaines d’approvisionnement : l’un sur la "substitution du soja d’import par des protéines végétales européennes" et l’autre sur la "responsabilisation du soja d’import".
Notre plan de « Substitution du soja importé et de Valorisation des protéines végétales européennes »
Fidèle à sa méthode de concertation, Lidl a créé en 2021 un groupe de travail rassemblant les différents maillons des filières porc, volaille de chair, poule pondeuse et vache laitière. Cette collaboration a pour objectif de remplacer au moins 50% du soja d’import utilisé dans l’alimentation animale par des oléo protéagineux (pois, féverole, lupin, tournesol, etc.) et par des acides aminés européens issus de la fermentation de la betterave sucrière. La démarche vise à redynamiser la culture de protéagineux en France grâce à la valorisation des matières françaises.
Les réflexions sont encadrées par l’ONG Earthworm et mobilisent des éleveurs, des industriels (LDC, Loeuf, Galline Frais, Cirhyo et Lact’Union), des fabricants d’aliment (Novial, Huttepain), une coopérative (Noriap), un producteur d’acides aminés (Metex Animal Nutrition), des acteurs techniques (la Chambre d’Agriculture des Hauts de France et Terres Inovia) et des producteurs de farines et huiles d’insectes (Innovafeed).